Vendredi 20 octobre 2017 5 20 /10 /Oct /2017 01:00

 

 

Samedi 9 décembre. 18 heures.

Nous sommes en route, Yolaine et moi. C'est moi qui l'emmène chez Lionel et Caro. Elle va se faire baiser par des types dans cet hôtel … comme moi l'autre jour.

 

Dès 16 heures, elle m'a téléphoné ... elle voulait venir me demander un conseil. Evidemment, qu'elle pouvait venir. J'étais chez moi, à l'étage, et machinalement, j'ai jeté un coup d'œil par la fenêtre. Je l'ai vue sortir de chez elle et se diriger vers chez moi dans un déshabillé minimaliste en satin rose, ressemblant à celui que je portais quand Jacky et ses potes sont venus me baiser à la maison. J'ai tout de suite vu que, non seulement son déshabillé était ouvert et qu'elle n'avait même pas pris la peine d'en nouer la ceinture, mais, qu'en plus, elle était à poil dessous ! Ce n'est pas tant que nous soyons le 9 décembre … il ne fait pas encore trop froid … mais c'est qu'à tout moment, quelqu'un peu se pointer dans notre cour et la trouver dans cette tenue ! De plus en plus gonflée et déshinibée, la Yolaine !

 

Quand je lui ai ouvert la porte, j'ai aussi remarqué que son déshabillé lui arrivait au ras de la touffe ! Quelqu'un qui serait passé dans notre rue au moment où elle était dehors, aurait forcément repéré son cul, dépassant sous le bas du déshabillé. Quand je dis " … au ras de la touffe", c'est façon de parler … de touffe, il n'y en a plus ! Déjà, à mon sourire, elle a compris que sa tenue me plaisait.

 

- Il te plaît, mon déshabillé ? 

 

Et sans attendre ma réponse:

- T'as vu ? Je me suis complètement épilée ! Touche !

 

Et aussitôt, elle attrape ma main et me la colle sur sa chatte:

- C'est doux, non ? Ça te plaît ?

- Ben oui.

 

Mais elle ne veut pas seulement que j'apprécie la douceur de son sexe … elle maintient ma main entre ses cuisses, et:

- Mets moi ton doigt … tu vois, je mouille déjà …

 

Je glisse mon doigt entre ses petites lèvres. En effet, elle mouille.

- J'arrête pas de penser à ces types qui vont me sauter … Tu vois que je suis motivée ?

- Ben oui.

 

Les yeux mi-clos, la bouche entrouverte, elle presse ma main contre son pubis:

- Continue …

 

Je commence à bouger mon majeur sur son clitoris. Elle se met à haleter, se serre contre moi, pose son front contre mon épaule tout en gardant mon poignet bien plaqué sur sa chatte:

- Tu crois que je vais leur plaire, aux types ?

- T'es inquiète ?

- Oui … de ça … j'ai peur qu'ils veuillent pas de moi …

- Rassure-toi, ils voudront de toi …

- Tu crois ?

- Oui, moi, j'ai bien voulu de toi … 

- Pas l'autre jour !

- Oui, mais c'était particulier, ce jour-là … ça venait pas de toi … et les deux types qui t'ont baisée dans le Midi, ils ont voulu de toi … T'es bandante, Yolaine … et si tu te comportes avec eux comme tu viens de le faire avec moi, t'inquiète pas, ils vont aimer ça … ils vont te baiser, c'est sûr …

- Hhhmmmm, je suis contente que tu m'aie forcée à regarder tes photos et tes vidéos, l'autre fois … c'est ça qui m'a décidée … si t'avais pas fait ça, je serais encore … je serais encore comme une conne …

- Dis … tu voulais que je te donne un conseil …

- Oui.

 

Elle se décolle de moi et lâche mon poignet.

- Je voulais que tu me dises dans quelle tenue j'y vais, chez Lionel …

- Ben, je sais pas …

- Normale … euh … chemisier et jupe ou pantalon … ou il vaut mieux que je sois tout de suite en … en tenue … enfin … "sexe", tu vois ? 

- Ben à vrai dire, je sais pas … il y a peut-être des types qui aimeraient baiser une gentille mère de famille … ou une bourge catho …

- Beuuurk !

- Tu veux que je demande à Lionel ?

- Oh oui !

 

J'appelle:

- Lionel ?

- Oui.

- C'est Marin. Yolaine est en train de se préparer, et …

- Ah, très bien. Elle n'a pas changé d'avis, alors …

- Oh que non, elle n'a pas changé d'avis. Elle voulait savoir dans quel genre de tenue elle doit arriver chez toi … normale, dans le genre mère de famille bien sage, ou plutôt en … salope.

- Comme elle veut. De toute façon, elle finira comme ça, en salope. Euh … finalement, elles seront trois, les femmes, et côté hommes, il va y avoir du monde.

- Elle a entendu. Bon, merci, à tout à l'heure.

 

Elle bat des mains, comme une petite fille à qui on viendrait de promettre d'acheter un poney:

- Bon, je finis de me préparer et on y va …

- Je t'attends.

 

Voilà. Finalement, elle a mis une minijupe moulante en lainage qui lui arrive à mi-cuisses, un simple T-shirt et un blouson en daim à grand col ... des bas ou un collant, et aux pieds, des bottines aussi en daim. Par certains côtés, ça évoque un peu la mode des années 80, post baba-cool, et dans cette tenue et avec sa coupe de cheveux assymétrique, elle fait bien plus jeune. En s'asseyant dans ma voiture, elle me montre le grand sac qui pend à son épaule:

- Là-dedans, j'ai de la lingerie … et sous ma jupe …

 

Elle écarte les jambes et remonte le bas de sa jupe:

- … un porte-jarretelles … et pas de culotte !

 

Elle boucle sa ceinture de sécurité, me laisse manœuvrer pour sortir de notre cour commune, et, dès que je m'engage sur la rue, elle se penche vers moi, pose sa main sur ma cuisse et se blottit contre mon épaule. Je la sens … émue ! Je l'emmène se faire sauter par on ne sait combien de mecs, et elle est émue ! Où l'émotion va-telle se nicher ! Nous restons silencieux pendant tout le trajet, chacun dans ses pensées. Quand nous sommes en vue de l'hôtel, elle se redresse et:

- Je le connais, cet hôtel ! J'y suis venue il y a des années pour le repas de mariage d'une amie… je savais pas qu'ils faisaient des trucs comme ça, là-dedans !

- Ils ne le faisaient peut-être pas, à l'époque.

- C'est vrai.

 

Nous entrons sur le parking de l'hôtel. Une fois descendus de voiture, je lui montre la façade:

- Tu vois la chambre au premier étage, à gauche, tout au bout de la galerie ?

- Oui.

- C'est là que je me suis fait enculer, l'autre jour. Et un de mes … "clients" m'a même baisé là … dehors, sur la galerie.

- Sur la galerie ?

- Oui. 

 

Aujourd'hui, la porte de l'hôtel est ouverte et nous entrons directement. Lionel me reconnaît et vient nous accueillir. Je lui présente Yolaine:

- Voilà … Yolaine … et Lionel …

 

Ils se serrent la main. Lionel l'examine de la tête aux pieds, sourit et hoche la tête d'un air satisfait:

- Au téléphone, tu m'as dit que tu avais quarante-six ans …

- Oui.

- Félicitations, tu les fais pas. Euh … Marin … merci ... tu restes ?

- Ben … je pense pas … Tu veux que je reste, Yolaine ?

- Non, c'est pas la peine … tu reviendras me chercher ?

 

Lionel:

- On trouvera bien quelqu'un pour te ramener … à moins que tu ne veuilles pas qu'on sache où tu habites …

- Je … je sais pas.

 

Je pose ma main sur son bras:

- Si t'as besoin, tu m'appelles. C'est pas loin.

 

Lionel:

- Bon, tu me suis, Yolaine ? Je vais te présenter Caro, ma femme … et on va parler un peu. Marin, si tu veux, tu peux aller boire un verre dans la salle de restaurant. Il y a déjà quelques invités et une des deux autres femmes.

 

Il l'entraîne vers son bureau. S'il fait comme avec moi, il va sans doute "l'essayer", se faire sucer. Dans les dispositions d'esprit où elle est, ça ne devrait pas poser de problème. J'entre dans la salle de restaurant. Il y a là trois hommes qui discutent, debout et un verre à la main, et une femme assise qui me tourne le dos. Le premier que je vois, c'est Francis, ce grand type à grosse bite qui m'a baisé ici, l'autre jour. Lui aussi me reconnaît immédiatement:

- Tiens ! Voilà Marin ! qu'est-ce que tu viens foutre ici ?

 

La femme se retourne brusquement et me dévisage … 

 

PUTAIN ... C'EST CHRISTINE !!!

 

Je suis pris comme d'un vertige. Christine ! Ma femme ! Enfin, mon EX femme ! Instantanément, je SAIS ce qu'elle fait ici ! Il y a quoi … cinq ou six ans que je ne l'ai pas vue, et elle a beaucoup changé, mais c'est bien elle, et je comprends tout de suite que c'est une des deux autres femmes venues ici pour se faire baiser par une bande de mecs avec Yolaine … c'est même peut-être celle dont Lionel nous a dit … comment il nous a dit ? " Une des deux ou trois plus grosses salopes qui participent à nos soirées " … 

 

Elle aussi m'a reconnu. Elle a dû réagir en entendant Francis m'appeler Marin. Faut dire, c'est pas courant. Elle est blême … et ... elle tremble … J'ai une fraction de seconde d'hésitation et je me dis tout de suite que ce serait vraiment con de ne pas lui parler. Le passé est loin, et pour moi, les choses se sont apaisées. Je m'approche … elle se lève … Je fais quoi, je l'embrasse ? C'est elle qui choisit en me tendant la main. Comme elle veut. Je la lui serre. Moment de gêne intense. Je sais pourquoi elle est ici, et je suppose qu'elle comprend que je sais … Elle doit se demander si je fais partie des hommes venus pour la baiser ce soir.

 

- Vous vous connaissez ?

 

Francis ! Lui, en d'autres circonstances, j'aurais été content de le revoir, mais pas ce soir. Je le regarde:

- Oui, on se connaît.

 

Inutile qu'il en sache davantage. Tremblante, Christine s'assoit et me montre un siège:

- Ben ... assieds-toi. Tu ... tu veux qu'on parle ?

 

Je tire une chaise devant elle et je m'assieds. Elle me dévisage, cille des yeux:

- Je … je vais t'expliquer …

- Te donne pas la peine … je sais.

- Ah … ah bon ?

- Oui. Je sais ce qui se passe pendant ces soirées … 

- Mais toi … tu viens pour quoi ?

- J'ai accompagné quelqu'un.

- Un copain ?

- Non, une femme.

- Ah ! Celle que Lionel nous a annoncée.

- Voilà. Et tu la connais.

- Ah bon ?

 

Elle regarde derrière moi:

- C'est elle ?

 

Je me retourne. Yolaine vient d'entrer dans la salle, accompagnée de Lionel. Déjà ? Il ne l'a pas "essayée":

- Oui, c'est elle.

- Mais non, je … je la connais pas.

- Si, tu la connais.

 

Je regarde Yolaine approcher. Je vois immédiatement qu'elle, elle reconnaît Christine malgré qu'elle ait changé. Yolaine ouvre des yeux ronds, commence certainement par se demander ce qu'elle fait ici … puis par soupçonner qu'elle est ici pour la même raison qu'elle … elle hésite … la regarde … me regarde, m'interrogeant silencieusement. Je hausse les épaules avec une mimique … "ben oui, c'est bien elle". Yolaine approche et tend la main à mon ex:

- Bonjour, Christine.

- Bonjour … on se connaît ?

- Ben oui. Regardez-moi bien … Imaginez-moi avec un autre look … moins … moderne …

 

A son expression, je vois que ça y est, elle l'a reconnue:

- Yo … Yolaine ?

- Oui, Yolaine, votre ancienne voisine.

 

Christine la dévisage … encaisse le choc:

- C'est votre voix que j'ai reconnue. Mais … vous … pourquoi vous êtes ici ?

 

Elle doit avoir du mal à assimiler que c'est elle, la femme que j'ai accompagnée, et que Yolaine, qu'elle a connue si coincée et rigide, se retrouve dans une soirée comme ça. Yolaine s'assoit à son tour et me jette un coup d'œil. Ça y est, je suis sûr qu'elle a aussi compris que Christine, c'est sûrement l'habituée de ces parties de cul dont nous a parlé Lionel. De nouveau, je hausse les épaules. Yolaine:

- Ben, je pense que c'est pour la même raison que vous …

- Mais …

- Vous savez, Eric est mort il y a cinq ans … vous vous souvenez d'Eric ?

 

Christine hoche la tête. Elle se souvient. Yolaine poursuit:

- Depuis, j'ai changé … beaucoup … et pas seulement physiquement …

- Ah bon … mais …

- Déjà, je suis ici … alors vous savez ce que ça veut dire … 

- Oui, je suppose …

- Et bien ce soir, vous allez vous rendre compte à quel point j'ai changé …

- …

- Et c'est grâce à votre mari … enfin, votre ex mari.

- Ah bon ?

- Oui, c'est lui qui m'a dévergondée comme ça.

 

Christine me regarde … ne comprend pas. Yolaine enchaîne:

- Dites … puisqu'on est là toutes les deux pour la même chose, on pourrait peut-être se tutoyer …

- Ben oui, si vous voulez …

- Si on a un peu de temps, je te raconterais comment il m'a corrompue, ton ex … 

- Oui, si vous … si tu veux …

- Bon, Marin …  à plus tard …

 

Yolaine me congédie ! Mais au coup d'œil qu'elle me lance, je réalise qu'elle a perçu l'intense malaise que ma présence inflige à Christine … je réalise qu'elle cherche à y mettre fin … par compassion ? Il faut dire qu'autant Yolaine a changé en plus … féminin, sexy et appétissant, autant Christine fait maintenant triste figure, elle qui, il y a cinq ou six ans, était si … 

 

- Oui, j'y vais. Appelle moi si tu veux que je vienne te chercher. Bonne soirée …

 

Je me sens con, d'avoir dit ça ... "bonne soirée" ! C'était comme un réflexe, sans aucun sous-entendu. J'hésite, mais je tend la main à Christine qui me la serre, je fais un signe de la main à Yolaine, et je m'éloigne. Au passage, Lionel m'arrête:

- Tu la connais, Christine ?

- Oui. C'est mon ex femme.

- Ah ouais ?

 

Il est sidéré. Je devine le cheminement de sa pensée: chacun de son côté, le mari et la femme se sont tous les deux fait sauter dans son hôtel ! Il se reprend:

 - T'as été marié, toi ?

- Oui. Je sais que ça peut surprendre, mais j'ai été marié.

- Ça a dû te faire un choc, de la trouver là …

- Oui et non. La surprise, c'est que je ne m'attendais pas à la rencontrer … ça faisait cinq ou six ans que je n'avais plus de nouvelles. Par contre, je … je suis pas surpris qu'elle participe à ce genre de soirées. 

- Ben voilà … comme ça, des nouvelles, tu en as … elle sait  que toi aussi, tu …

- Oh non !

- Tu veux pas rester ?

- Oh non !

- Bon, ben, salut, Marin

- Salut.

 

Je sors et je monte dans ma voiture. Il fait nuit. Un réverbère déverse sa lumière orange sur le parking. Je reste au volant sans démarrer mon moteur. Des voitures entrent sur le parking et se garent autour de moi. Des hommes en descendent … trois … quatre … six …  et un couple, maintenant. Dans quelques minutes, certains de ces types vont se succéder dans ma femme … dans mon ex femme … C'est seulement à ce moment là, assis au volant, que ça me déferle dessus.

 

D'un seul coup, tout me revient, tout remonte à la surface. C'était enfoui au fond de moi et inconsciemment, quelque chose m'interdisait de me le rappeler. Oh, évidemment, une part de mon esprit savait bien que ça avait eu lieu, mais pas question de laisser revenir ça au grand jour. Alors une autre part de moi-même avait enterré ça profondément sous une épaisse chape de plomb. Pour l'éducation conformiste que j'avais reçue, ce qui s'était passé à cette époque était une chose honteuse, une souillure … un homme digne de ce nom n'aurait pas dû accepter ça, un homme digne de ce nom n'aurait pas dû laisser faire ça, un homme digne de ce nom n'aurait pas dû se montrer si complaisant. Et pourtant, non seulement j'avais accepté, non seulement j'avais laissé faire, mais j'y avais pris du plaisir … et ce qui en avait découlé avait été comme une sanction, une punition, un purgatoire … 

 

Aujourd'hui, je réalise que si je suis devenu ce que je suis devenu, je le dois essentiellement à ce qui s'est passé à cette époque. Comme si des petites graines s'étaient alors implantées en moi d'une manière insidieuse, et étaient restées cachées longtemps, toujours vivantes, mais en sommeil, attendant pour germer que des conditions favorables surviennent … telles ces graines de plantes des déserts de sable, capables de rester latentes pendant les années de sécheresse, et d'éclore à la première ondée. Mes petites graines avaient fini par germer, faisant naître un énorme bouquet de fleurs, mais j'avais oublié qui les avait semées … ou plus exactement, j'avais refusé de m'en souvenir.

 

Et maintenant que j'ai rompu avec toutes les règles, tous les préceptes moraux imbéciles dont on m'a gavé dans ma jeunesse, maintenant que j'ai pleinement accepté ce que je suis devenu, le simple petit déclic qu'a été cette rencontre avec Christine, celle qui fut ma femme, a ouvert en grand les vannes de la mémoire. Je me rappelle tout … dans le moindre détail … les souvenirs sont tout frais, comme si, bien abrités au fond de ma tête, ils n'avaient pas subi l'usure du temps, comme si c'était arrivé hier … et maintenant, ils défilent, les souvenirs … les faits, les lieux, le nom des gens … tout me revient ... jusqu'aux paroles échangées … mot pour mot !

 

A l'époque, et depuis près d'un an, il faut le dire, notre couple ne va déjà pas bien. Je sens Christine de plus en plus distante, indifférente à moi. Pire que ça, en ma présence, elle adopte alors, presque systématiquement, une attitude dévergondée, inconvenante, avec des hommes de notre entourage. Elle s'est soudain mise à les frôler, à les toucher, à les caresser sans nécessité, parfois à en enjôler certains … devant moi ou devant leur compagne. Elle s'est aussi mise à faire des commentaires libidineux … "celui-ci, j'en ferais bien mon quatre heures" … " celui-là, je lui dirais pas non" … "beau petit cul, ce mec-là … j'aimerais bien qu'il me montre le recto" … Et je n'arrive pas à déterminer si ce n'est que de la provocation à mon égard, ou si elle rêve vraiment de libertinage. Alors, plutôt que de ramer à contre-courant, ce qui, me semble-t-il, ne ferait qu'aggraver les choses, je m'efforce de l'accompagner dans ses délires libertins en suscitant et en approuvant ses commentaires libidineux. Je vais même jusqu'à lui proposer de "solliciter" les hommes de notre connaissance, et même des inconnus qui semblent lui plaire, pour des plans à trois. Mais c'est peine perdue, elle refuse et elle devient de plus en plus secrète, disparaissant sans motif pendant des heures, laissant systématiquement planer des doutes sur ses occupations hors de la maison, s'isolant quand elle reçoit des coups de fil …

 

Et puis, à plusieurs occasions, je remarque … ou plutôt non … l'air de rien, ELLE s'arrange pour ME FAIRE REMARQUER qu'elle est très liée à un de ses collègues, Patrick, instituteur comme elle. Par exemple, le jour où nous participons à une randonnée organisée par un ami, elle fait en sorte de parcourir tout le trajet avec ce Patrick, plutôt qu'avec moi ou n'importe qui d'autre … autre exemple, à l'occasion d'une cérémonie de vœux du maire de la commune où elle travaille, et à laquelle les enseignants de la commune sont conviés avec leurs conjoints, en arrivant, elle pose, devant tout le monde, un baiser rapide mais pas vraiment chaste sur la bouche de ce Patrick … autre exemple encore, un soir où elle m'a demandé de venir la chercher en voiture à la sortie de son école, avant que nous démarrions, elle lance à ce collègue « bon, à tout à l'heure », et reste muette quand je lui demande pourquoi ils doivent se revoir "tout à l'heure". Effectivement, ce soir là, elle disparaîtra et ne rentrera qu'au beau milieu de la nuit.

 

Je pourrais multiplier les exemples de ce genre. A chaque fois, quand je vois que se prépare quelque chose de ce genre, je sens naître au creux de mon estomac une boule d'angoisse et de haine qui me ronge … Et impossible d'avoir une franche explication avec elle … elle élude, elle nie, elle parle de jeux innocents … et finit par ne même plus me répondre. Oui, je suis jaloux, terriblement jaloux … et ce qui me tourmente, ce n'est pas tant qu'elle ait cette relation intime avec un autre, que le fait qu'ils ne se gênent pas pour la vivre au grand jour, et parfois se donner ouvertement en spectacle … ce qui me mine, ce n'est pas tant qu'elle ait des relations sexuelles avec un autre, c'est qu'elle m'exclue de sa vie sexuelle … à la limite, ça ne me dérangerait pas que nous baisions ensemble tous les trois ou qu'elle me laisse assister à leurs parties de jambes en l'air …

 

Voilà l'ambiance.

 

Bref, un jour, à la fin de l'année scolaire, elle m'annonce:

- Mes collègues ont prévu que vendredi soir, on aille tous ensemble manger au restau.

- Ah bon ? Très bien. A quelle heure ?

- Pourquoi ? T'as l'intention de venir ?

- Ben, c'est comme tous les ans … non ? Les années passées, les maris et les femmes étaient invités … C'est pas pareil, cette année ?

- Si, si ... c'est pareil. Mais … je pensais que … 

- Quoi …

- Non, rien … oublie. 

 

C'est bien dans sa manière … je sais que ce soir, parmi ses collègues, il y aura ce Patrick et que, que je sois présent ou non, ils vont recommencer leur cirque. En fait, ça ne me dit pas plus que ça, d'aller manger avec ses collègues. Ces gens-là ne parlent que boulot et, en général, je me fais chier parce que la plupart d'entre eux sont mariés avec des enseignants. Mais voilà, il va y avoir ce Patrick, et il n'est pas question que je leur facilite les choses. D'autant que je ne suis pas sûr que sa femme à lui sera là. Christine insiste:

- Alors … tu viendras ?

- Oui.

- Bon, comme tu voudras.

 

Il n'y a pas que de la déception dans ce "bon, comme tu voudras" … j'y perçois une menace, quelque chose comme "tu me le paieras ! " ou "tu vas le regretter! ".

 

Le soir de ce fameux vendredi venu, alors que je commence à m'habiller vite fait (en principe, dans ce milieu d'enseignants, on n'est pas très à cheval sur la tenue vestimentaire, on est plutôt "jeans, sweat-shirt et tennis" en toutes circonstances, hommes comme femmes), Christine prend tout son temps pour se préparer. Après avoir passé un long moment dans son bain, elle s'applique à soigneusement s'épiler à la cire. Immédiatement, je devine ses dispositions d'esprit, et ça y est, la boule d'angoisse et de rage se réveille dans mon ventre. Entrant dans la salle de bain pour me raser, je la trouve à poil en train de se faire le maillot. Puis, pas gênée le moins du monde par ma présence, avec son petit rasoir électrique, elle désépaissit encore la toison pourtant déjà fine qui lui couvre le pubis ... il ne lui reste pratiquement plus qu'un duvet symbolique … tout ça pour aller manger au restaurant avec ses collègues ? Je remarque aussi qu'elle a verni ses ongles d'un rouge vif. C'est la première fois qu'elle fait ça, je crois. Enfin, après avoir redessiné ses sourcils à la pince, elle s'enduit d'une crème hydratante parfumée et enfile une petite robe que je ne lui connais pas … une petite robe très … sexy … et même un peu plus que ça: très courte, elle lui arrive à mi-cuisses (cuisses qu'elle a très jolies, bronzées et galbées, je dois le reconnaître), et, sans être vraiment moulante, elle est assez près du corps et surtout taillée dans une matière imprimée extrêmement fine et légère … comme un voile … 

- C'est une nouvelle robe ? Je ne l'avais jamais vue. Tu viens de l'acheter ?

 

Elle ne se donne même pas la peine de me répondre. Elle me jette un coup d'œil ironique dans le miroir tout en continuant de se passer du gloss sur les lèvres. Du gloss ! Ça aussi, c'est nouveau. Je sais bien qu'on est fin juin et qu'il fait chaud, mais la température extérieure n'est sûrement pas la seule explication à cette soudaine … élégance vaporeuse. Qui plus est, compte tenu de la finesse de cette robe, je peux voir qu'elle n'a pas mis de soutien-gorge et qu'on devine ses seins, à la fois par transparence et par le large décolleté du vêtement ! Pour finir, fouillant dans sa commode, elle choisit avec soin une petite culotte, minuscule et sexy, la tend entre ses doigts, l'examine soigneusement, et satisfaite, l'enfile avec un large sourire. Tant qu'à faire dans le genre dénudé, je me demande bien pourquoi elle ne s'est pas contentée d'un string, voire de rien du tout ! Enfin arrive la touche finale ! De son sac à main, elle extrait une boîte brun-rouge qu'elle ouvre délicatement pour en sortir un flacon de parfum … Opium ! Mazette, jusqu'à présent, elle qui prétendait ne supporter que le délicat bouquet des eaux de toilette … Opium, je connais … c'est du puissant ! En fouillant dans son sac, elle a fait tomber un papier d'emballage encore agrémenté de son ruban de bolduc. Bêtement, comme par réflexe, je lui demande:

- Tiens, qu'est-ce que c'est ?

- Ça se voit … non ? C'est du parfum. 

- Oui, j'ai reconnu. Tu t'achètes du parfum, maintenant ?

- C'est un cadeau.

- Un cadeau ?

 

Silence. Je n'insiste pas. De toute façon, je la connais, elle ne me répondrait pas. Il est évident que ce n'est pas pour me faire honneur qu'elle s'est "habillée", si on peut dire, comme ça, et qu'elle se met à supporter une fragrance aussi forte qu'Opium. Il y a forcément du Patrick là-dessous. Mais je m'abstiens de lui faire une réflexion. Inutile de lancer les hostilités. Je me fends même d'un compliment sur sa tenue, compliment dont, de toute évidence, elle n'a rien à foutre. Quand enfin elle sort de la salle de bain, l'arôme épicé du célèbre parfum la précède. En effet, c'est vraiment fort, Opium. Mais c'est aussi très sensuel ... charnel. Une arme de séduction massive !

 

Evidemment, quand nous retrouvons ses collègues et leurs conjoints devant le restaurant, les regards simplement appuyés ou réprobateurs de certaines femmes, carrément libidineux de certains de ses collègues masculins, en disent long sur l'effet que produit sur eux la tenue de ma femme. Elle a atteint son but, se faire remarquer et chauffer les mâles. Je dois dire que, dans cette tenue, elle évoque irrésistiblement le sexe .. non, mieux que ça, elle INCARNE le sexe. Au minimum, sa tenue est un appel au tripotage … En d'autres circonstances, ça ne me déplairait pas. Mais là, évidemment, je ne me sens pas fier du tout de son … succès. Compte tenu des sourires ironiques des uns et des chuchotements des autres, ce serait même plutôt le contraire. Il y en a un qui se régale … le Patrick ! J'ai bien vu, quand elle s'est approchée de lui, il l'a comme … reniflée, avant de lui murmurer quelque chose à l'oreille. Il a remarqué qu'elle porte le parfum qu'il lui a offert ? Putain, j'ai envie de les tuer, tous les deux !

 

Et évidemment, comme c'était prévisible, au moment de prendre place autour de la grande table, Christine manœuvre pour s'asseoir à côté de lui. Oh, bien sûr, j'aurais pu aussi manœuvrer pour m'installer entre elle et lui, mais je ne veux pas nous donner en spectacle et ajouter le ridicule d'un vaudeville à l'humiliation. Inutile de raconter le repas … un enfer. Ces deux excités n'arrêtent pas de se chuchoter à l'oreille, de rire en aparté, de se frôler ... un moment, je remarque même qu'elle a posé sa main à elle sur sa cuisse à lui ! Et pourquoi pas sur sa queue, tant qu'ils y sont ! Nous y sommes au … " bon, comme tu voudras " de tout à l'heure … elle me provoque, sûre de son immunité … elle me connaît, elle sait que j'ai horreur de l'affrontement et du scandale public. Evidemment, les autres se rendent compte de ce qui se passe. Je bouillonne intérieurement. Je me sens amer, humilié. Je me dis que, puisque ce soir ces deux salauds osent se comporter avec si peu de retenue, sous le nez de leurs collègues et devant sa femme à lui et moi, c'est que, quand nous ne sommes pas là, dans leur école, notamment, rien ne doit les arrêter. Ça doit se peloter et se bécoter ouvertement au grand jour. Et ma boule de haine grossit au creux de mon ventre. Anne-Marie, la femme de Patrick, assise pas loin d'eux de l'autre côté de la table, ne manque rien non plus de leur manège. Elle est blême, et elle à beau les fusiller du regard, ils continuent. Ça a même l'air de les amuser. L'ambiance générale est de plus en plus tendue, électrique. La plupart des autres participants en sont gênés. L'orage menace et je sens que, bien que ça me répugne, il va falloir que je le fasse éclater.

 

Et puis, à un moment, Christine lance à la cantonade qu'il faut qu'elle aille aux toilettes. Silence général. Ce n'est pas le genre de déclaration qu'on fait en société. Elle recule son siège, se lève et, toisant toute la tablée:

- Tu viens avec moi, Patrick ?

 

Putain ! Là, elle pousse le bouchon trop loin. Sa question est si lourde de sous-entendus, qu'elle aurait aussi bien pu lui dire " tu viens avec moi, on va tirer un coup vite fait dans les chiottes ". Les autres, interloqués, se regardent. Lui, quand même un peu gêné, ne sait visiblement pas trop quoi faire. Il hésite, regarde ses collègues, essayant de déchiffrer ce qu'ils pensent, jette un coup d'œil à sa femme … il ne peut que sentir la réprobation générale … mais, à son tour, il commence à reculer son siège pour se lever.

 

- Patrick !

 

C'est Jean-Paul, le directeur de son école qui vient de l'interpeller d'un ton ferme en tapant du plat de la main sur la table. Ses yeux plantés dans ceux de Patrick, il accompagne sa moue d'une mimique qui veut clairement dire "déconne pas ! ". Elisabeth, la femme de Jean-Paul, vient à son tour à la rescousse. Elle s'empresse de se lever et:

- Je t'accompagne, Christine. Moi aussi, j'ai besoin.

 

Christine la fusille du regard, mais Elisabeth fait semblant de ne pas le remarquer, elle la prend par le bras et elle l'entraîne. La tension retombe un peu. Aussitôt que Christine a disparu, Anne-Marie se lève, contourne la table et vient s'asseoir à côté de son mari, à la place de Christine. Tout le monde sent qu'il va se passer quelque chose entre ces deux-là, alors, poliment, les conversations reprennent pour les laisser régler leurs comptes tranquillement. Je les observe. En effet, tête baissée, elle lui parle à l'oreille à voix basse, mais sur un ton véhément. Il se défend mollement, l'air ennuyé, regardant les autres par en-dessous. Au moment où Christine et Elisabeth reviennent, Anne-Marie achève sa discussion avec Patrick en frappant violemment à son tour la table du plat de la main. Lui, penaud, ne moufte pas mais lance des regards gênés à ma femme, avec l'air de lui dire « Je n'y peux rien. Je n'ai pas pu l'empêcher ». Christine, interloquée de trouver sa rivale à sa place, reste plantée là, comme si elle attendait qu'Anne-Marie dégage. Mais elle n'en fait rien et soutient son regard, furieuse. Affrontement muet des deux femelles ! C'est encore Jean-Paul qui fait le Casque Bleu. Il tapote le siège qu'Anne-Marie a abandonné à côté de lui, et, sur un ton enjoué:

- Assieds-toi donc à côté de moi, Christine …

 

Et tout bas, mais suffisamment fort pour que je l'entende:

- Allez … ça vaudra mieux pour tout le monde.

 

Elle s'assoit à contrecœur et le repas se poursuit dans une atmosphère moins orageuse, mais tout de même assez tendue. Christine n'arrête pas de regarder son amant, lui lançant sans doute des messages muets. 

 

Quand nous quittons le restaurant, alors que, regroupés sur le trottoir, nous nous apprêtons à nous séparer, Jérôme, le mari d'une des institutrices lance:

- Il est pas tard, on pourrait aller danser … je connais une boîte pas loin …

 

Merde. Aussitôt, je vois le coup se profiler. Si on va en boîte, les deux excités vont profiter de l'obscurité pour recommencer leur cirque et se tripoter. Et, naturellement, faisant certainement le même raisonnement que moi, la première à réagir, c'est Christine:

- Oh ouais, j'ai envie de danser !

 

A part elle, tout le monde hésite, on se regarde les uns les autres. Jean-Paul se tourne vers moi, et:

- T'en dis quoi ?

- Moi, je suis plutôt fatigué …

 

Aussitôt, je devine que j'aurais mieux fait de me taire. Jérôme insiste:

- Oh ben quand même, me dites pas que vous avez tous envie d'aller vous coucher !

 

Le con ! Bien sûr que si, il y en a deux, qui iraient bien se coucher maintenant … mais ensemble et pas pour dormir ! Deux ou trois autres échangent des sourires ironiques. Ceux-là pensent à la même chose que moi. Ce Jérôme, depuis le début de la soirée, j'ai l'impression qu'il est le seul à ne pas avoir remarqué le manège des deux excités. Il a toujours l'air de tomber des nues. Maintenant, c'est Christine qui insiste:

- Allez, on va danser. Moi, je me sens dans une de ces formes ! Ceux qui sont fatigués n'ont qu'à aller dormir !

 

Voilà ! Exactement ce que j'attendais. Mais pas question que j'aille dormir. Si tu y vas, j'y vais.

 

Maintenant, je pense qu'en fait, tout est parti de cet instant précis. Je me dis que si j'étais allé me coucher, au lieu de coller Christine, les choses auraient sûrement évolué autrement … du moins pour moi … et aujourd'hui, je ne serais pas ce que je suis devenu … mais ça, à ce moment là, je ne pouvais pas le prévoir.

 

Finalement, seuls deux couples renoncent et rentrent chez eux. Une demie heure plus tard, nous sommes huit devant l'entrée d'une boîte: Jérôme et sa femme, Jean-Paul et Elisabeth, Anne-Marie et Patrick, Christine et moi. Je me demande si Jean-Paul et Elisabeth n'auraient pas suivi pour continuer à jouer les Casques Bleus en cas de nécessité. Ils m'ont à la bonne, il me semble. Anne-Marie, évidemment, a aussi collé aux basques de Patrick.

 

Cette boîte est dans un quartier … pas vraiment louche, mais limite. Je me demande si on ne va pas retrouver nos voitures sur quatre parpaings. Sur la façade aveugle de la boîte, un néon en lettres roses annonce " Club le Huitième Ciel " … tout un programme ! Devant l'entrée, deux énormes gaillards aux mines patibulaires barrent le passage à une bonne dizaine de jeunes, surtout des garçons, qui râlent et tentent de négocier leur accès: « Mais on veut bien payer, m'sieur ! » … « On vous dit que c'est complet … dégagez, les mômes ! ». Bon, on dirait qu'on va devoir faire demi tour. Jérôme nous retient:

- Attendez ! On va demander … si ça se trouve, nous, ils vont nous laisser entrer …

 

Jean-Paul:

- Ah bon ? Mais ils ont dit que c'était complet, et ils virent les jeunes …

- Oui, mais … c'est pas sûr. C'est une boîte un peu … spéciale …

- Comment ça, "spéciale" …

- Ben … certains soirs, il y a des soirées un peu … un peu spéciales, quoi … alors, ils laissent pas rentrer tout le monde … ils trient … ils veulent pas des gens qui pourraient faire des histoires ..

- Une boîte un peu spéciale, des soirées un peu spéciales … tu nous intrigues … faut nous en dire plus …

- Ben … des fois, c'est des soirées disons … libertines … vous voyez ?

- Oui, oui, on voit … mais j'espère que c'est pas ça, ce soir …

- Non non … enfin … je sais pas, en fait … mais, de toute façon, on n'est pas obligé de participer … on peut danser et seulement regarder … et d'autres fois, c'est des soirées carrément échangistes ou même caudalistes …

- Ah bon ? Des soirées échangistes ? Et c'est quoi, ça, des soirées caudalistes ?

- Vous connaissez pas ?

- Non.

- Ben … c'est pas facile à expliquer … On n'a qu'à entrer. Si c'est une soirée comme ça, vous verrez … vous comprendrez … et pareil, on n'est pas obligé de participer …

- C'est pas dangereux, au moins, tes soirées … caudalistes … c'est comme ça que t'as dit ?

- Oui, c'est comme ça qu'on dit. Et non, c'est pas dangereux du tout … Mais ce soir, c'est peut-être pas une soirée somme ça …

- Bon, ben allons-y, on verra bien … Faudra que tu nous expliques comment tu connais une boîte aussi … spéciale …

 

Moi, à l'époque, j'étais comme Jean-Paul … les soirées caudalistes, je ne savais pas ce que c'était.

 

Jérôme en tête, nous nous faufilons au milieu de la dizaine de jeunes qui s'obstinent à vouloir entrer. Ils ricanent, ils se foutent de nous « Des yeuvs qui vont au Huitième Ciel ! » Pour eux, vu que c'est complet, les "yeuvs" ne pourront pas rentrer non plus. Devant les deux costauds, Jérôme demande:

- On est huit, on peut entrer ?

 

Le plus costaud des videurs allume une torche et nous la braque à tour de rôle sur le visage:

- Vous savez ce que c'est, ce club ?

- Oui, je connais, je suis déjà venu.

- C'est vos femmes qui sont avec vous ?

- Oui, c'est nos femmes.

 

Le videur n'a pas vraiment l'air décidé à nous laisser entrer … il hésite … braque de nouveau le faisceau de sa torche sur Christine … de la tête aux pieds, cette fois … puis, comme si cet examen le faisait changer d'avis:

- C'est bon, allez-y …

 

Il avait raison d'insister, le Jérôme, finalement, on peut entrer. Les jeunes gueulent, sifflent, mais nous entrons. Il y a d'abord une sorte de hall, comme un sas, d'où on entend déjà de la musique. Un type nous accueille:

- Bonsoir. Vous avez des téléphones portables ? Vous allez devoir les laisser ici. Les sacs à main des dames aussi, si elles veulent. Sinon, je dois les contrôler.

 

Surprenant. Il nous montre des casiers métalliques. Comme Jean-Paul s'étonne, le type explique:

- Pas de photo à l'intérieur. C'est la politique de la maison. Vos téléphones, on vous les rend quand vous repartez.

 

Nous sommes tous un peu intrigués, Jérôme excepté. Pendant que des smartphones échouent dans un casier, je jette un coup d'œil circulaire. Sur un mur, un panneau avec des affiches à l'en-tête du club annonçant des soirées ... tel jour, c'est "soirée filles" ... tel autre "soirée mousse" ... ou "soirée maillot de bain" ... et même ... "soirée sex toys"! La vache ! On est tombés où ? Apparemment, d'après les dates, ce sont des soirées déjà passées. Après un rapide contrôle des sacs à main, le type pousse une deuxième porte, très lourde, et nous entrons dans le club lui-même. Musique à fond. Tout d'abord, un bar, avec quelques consommateurs qui nous dévisagent. Une hôtesse basanée et très sexy dans son micro short nous accueille, nous compte et nous fait signe de la suivre. La salle proprement dite: une piste de danse ovale, étonnamment petite, il me semble pour une boîte, avec, à une extrémité, la cabine du disque-jockey … tout autour, dans la pénombre, on distingue vaguement des gens assis sur des banquettes très basses, sans doute noires. Ce sont des boxes, séparés par des cloisons très basses et à peine éclairés par les lumières de la piste de danse. Dans certains boxes, de petites flammes dansent sur des tables. L'hôtesse nous montre un coin qu'elle éclaire d'une petite torche. Au centre, une table basse, ovale comme la piste de danse, et, contre les murs, une banquette courbe, effectivement d'un noir intense. Nous nous installons. L'hôtesse se penche vers nous et, élevant la voix pour couvrir la sono:

- Vous savez comment on fonctionne ?

 

Jérôme:

- Ben moi je sais, mais … expliquez à mes amis …

- Alors, le prix d'entrée est compris dans celui de vos consommations … ou l'inverse, si vous préférez … vous me dites ce que vous voulez et vous me réglez quand je vous amène les consos … alors espèces ou carte bancaire uniquement … pas de chèque … Vous savez déjà ce que vous voudrez boire ?

- Euh … non, je pense pas.

- Alors, réfléchissez, je reviens dans cinq minutes.

 

Avant de partir, elle allume deux petites bougies sur la table basse, et s'éloigne. Jean-Paul remarque:

- Ça n'éclaire rien, ces bougies.

 

Jérôme:

- C'est pas pour éclairer, c'est plus pour elle … pour qu'elle sache quels boxes sont occupés. Bon, vous prenez quoi ?

 

Quand chacun a annoncé ce qu'il veut, Jean-Paul:

- OK. J'attends la serveuse … je lui passerai la commande.

- Bon, moi, je vais danser ! Vous venez ?

 

Christine ! La voilà qui s'élance. Je réalise que sa robe, paraît encore plus transparente ici. Les puissantes lumières qui éclairent la piste de danse découpent nettement, en ombres chinoises, les contours de son corps à travers le fin voile. C'est très suggestif et érotique … presque indécent … Mais … il n'y a pas à dire, elle est encore pas mal foutue, ma femme.

 

Ce que nous donne le DJ est très… moderne, très syncopé, très rythmé … hypnotique ... et surtout très fort. Patrick s'est levé et a suivi ma femme … Anne-Marie se lève et suit Patrick … Jérôme et sa femme – je ne sais même plus comment elle s'appelait, celle-ci – se lèvent et les rejoignent. Jean-Paul, en se penchant vers moi:

- Tu vas pas danser ?

- Je sais pas … peut-être …

- Tu devrais y aller …

 

Toujours bienveillant, ce mec. A mon avis, dans leur école, il a dû assister à de scènes plutôt chaudes, entre ma femme et son collègue. J'hésite … je n'ai pas du tout envie de danser. Et puis, je me décide. Il a sans doute raison, le Jean-Claude … en espérant que ma présence va au moins un peu embarrasser les deux excités.

 

Pas plus que ça, en fait: ils sont déjà ensemble. Bien que ce soit une de ses danses qui n'en sont pas vraiment, où on se contente de s'agiter chacun de son côté, ils dansent face à face, les yeux dans les yeux, très près l'un de l'autre et jouent à se frôler, à s'effleurer, à se toucher … comme s'ils avaient eux-mêmes soufflé sur ses braises, ma boule de haine se remet à flamber au creux de mon ventre … La femme de Patrick est aussi là, à côté d'eux, mais pas AVEC eux … ils l'ignorent et à leur manière, ils sont vraiment seuls … Anne-Marie les regarde, jalouse, furieuse … son esclandre au restau n'a pas calmé son mari. Je m'approche d'elle et je danse en essayant de me mettre face à elle, d'attirer son attention … pourquoi on ne ferait pas pareil, tous les deux ? Mais ça ne marche pas … visiblement, elle n'est pas dans cette disposition d'esprit. Et puis, moi non plus, je ne me sens pas motivé … déjà, elle ne me plaît pas cette femme … je ne pourrais pas flirter avec elle … ni faire semblant. Je me détourne et je continue vaguement de danser … mais ça me gonfle … je n'aime pas ça, danser, et en plus, je me sens en service commandé …

 

Au moment où je m'apprête à regagner notre box, je vois Anne-Marie s'approcher de Patrick et Christine, saisir le poignet de son mari, l'obliger à se tourner vers elle, et l'engueuler. Je n'entends pas ce qu'elle dit, mais c'est sûr, elle l'engueule ! Il continue vaguement de danser en l'écoutant, et en jetant des coups d'œil désolés vers Christine. Elle, Christine, danse comme si de rien n'était, comme si elle n'était pas concernée … une engueulade entre son amant et sa femme, c'est pas son problème … elle en rajoute même, au point de vue provocation, comme pour attiser le désir de son amant et essayer de le récupérer … elle danse de plus en plus lascivement … d'autant plus qu'en levant bien haut les bras au-dessus de sa tête, elle fait remonter le bas de sa robe jusqu'au ras de ses fesses ! Par moments, il me semble même apercevoir, en haut de ses cuisses, le fond de sa petite culotte. Quoi qu'il en soit, lui, l'engueulade de sa femme a l'air de le calmer … il a arrêté de danser et il semble expliquer quelque chose à sa femme … elle lui répond je ne sais quoi, et tous deux se remettent à danser à quelques pas de Christine … J'espère que ça sera tout pour ce soir … mais sans trop y croire.

 

Je quitte la piste de danse et je retourne m'asseoir. L'hôtesse a livré les boissons. Jean-Paul, Elisabeth et moi, nous buvons. Jean-Paul:

- Ça a encore chauffé, là-bas …

- Oui.

- Ils abusent, tous les deux … je veux dire Christine et Patrick … ils abusent. Je vous plains, Anne-Marie et toi …

 

Que lui répondre ? Il est gentil, mais même sa compassion finit par être humiliante.

 

Brusquement, le niveau sonore baisse, les lumières de la piste également, et une séquence de slows démarre. Je me tourne vers la piste au moment où Christine saisit le bras de Patrick et l'attire vers elle. Il se laisse entraîner, plantant là sa femme, décontenancée. Christine se colle à lui, l'enserre de ses bras, pose sa tête contre son cou et entame un slow langoureux. Quelle garce ! Quelle salope !

 

Sur la piste, d'autres couples se forment et, immédiatement, ça devient très chaud ! Je vois des mains se balader sur des reins, sur des fesses, sur des poitrines … je vois des bouches se plaquer sur des bouches … et même des mains se plaquer sur des braguettes ! Je vois deux garçons danser avec la même fille, tous les trois enlacés, sa bouche à elle passant de la bouche d'un garçon à la bouche de l'autre … C'est seulement maintenant que je réalise que la plupart des filles sont jeunes et habillées vraiment très sexy … certaines très "sexe", même … mini jupes ultra courtes, micro shorts hyper moulants … des fesses dépassent … robes également très moulantes ou très ajourées … petits hauts très décolletés ou très échancrés … Ouaaahhh ! On dirait un concours d'érotisme. Et je dois dire que, si Christine n'est pas dans les plus jeunes et les plus sexy, elle fait quand même très bonne figure au milieu de toutes ces petites nanas … Elle est … elle est ce que les anglo-saxons appellent une MILF, une Mother I'd Like to Fuck … une mère qu'on a envie de baiser … Et pour ce qui est du comportement, elle et Patrick ne déparent pas au milieu de tous ces roulages de galoches, de tous ces frotti-frotta ! Eux qui n'avaient pas besoin de ces exemples, en sont aussi à se rouler une pelle torride en se caressant fiévreusement ! Devant tout le monde ! Devant sa femme et devant moi ! 

 

Putain, faut pas pousser ! Je me lève d'un bond … cette fois, je vais lui foutre mon poing sur la gueule, à ce connard ! Je n'ai même pas le temps de sortir du box … Anne-Marie est déjà sur eux. Elle chope son mari à l'épaule, le fait pivoter, l'arrachant à l'étreinte de ma femme et, dans le même élan, elle lui administre une baffe si puissante que, malgré la musique, je l'entends claquer d'où je suis ! Il marque le coup, titube, se tient la joue, frappé de stupeur. Les couples autour d'eux les regardent, amusés. Anne–Marie l'invective, le menaçant de son doigt pointé. Il se courbe sous l'avalanche, comme s'il craignait une autre baffe. Non, mais quel con ! Maintenant, c'est Christine qui a droit à l'engueulade. Mais, visiblement, elle s'en fout, continuant d'onduler toute seule au rythme du slow et regardant la femme de son amant avec un petit sourire provocateur ! Baffe la aussi, Anne-Marie ! 

 

Voilà, fin de l'avalanche ! Anne-Marie prend son homme par le bras et l'entraîne vers notre box. Il suit docilement. Arrivée près de nous, elle me cherche du regard dans l'obscurité, me trouve, et:

- Elle a vraiment le feu au cul, ta salope de bonne femme ! Tu peux pas la calmer, qu'elle foute la paix à mon mari ?

 

Non, j'ai bien peur de pas pouvoir la calmer. C'est évident qu'elle a le feu au cul, mais c'est aussi évident qu'elle veut un autre pompier que moi pour l'éteindre.

 

Anne-Marie cherche fébrilement son sac, le trouve, se retourne, reprend son homme par le bras et l'entraîne. Ils quittent la boîte. Jean-Paul:

- Bon, ben nous aussi, on va y aller. Désolé que la soirée se termine comme ça. Bon courage.

 

Elisabeth m'embrasse … lui aussi. Maintenant que Patrick et Anne-Marie sont partis, plus besoin de Casques Bleus.

 

Ma femme, ne voyant pas son amant revenir, quitte à son tour la piste. A tâtons, elle entre dans le box et se laisse tomber sur la banquette:

- Ils sont où, les autres ?

- Qui …

- Ben … Jean-Paul et Elisabeth … 

- Eux, ils sont partis … 

- Et Patrick ?

 

Elle a le culot de s'inquiéter de lui auprès de moi !

- Parti aussi avec sa femme … Elle trouve que t'as le feu au cul et que t'es une vraie salope …

- Et les autres, le Jérôme et sa femme, ils sont où …

 

Elle ne relève même pas ce que je viens de lui dire … elle se fout de ce que pense la femme de son amant.

- Jérôme et sa femme ? Je sais pas … ils dansent, peut-être … Moi aussi, tu sais, je trouve que t'es vraiment une salope et que t'as le feu au cul …

- Ça, mon vieux, t'as pas idée à quel point, j'ai le feu au cul … mais, en tout cas, c'est pas toi qui va me l'éteindre … Et toi, si t'as pas encore assez picolé ce soir, t'as qu'à continuer … moi, je vais m'amuser.

 

La séquence des slows est terminée. Les lumières se rallument sur la piste et la musique se déchaîne à nouveau. Christine se lève et s'éloigne. " … si j'ai pas encore assez picolé … " … qu'est-ce qu'elle raconte ? J'ai pas bu ! 

 

Elle croise le dernier couple, Jérôme et … et l'autre, là, sa femme, qui reviennent vers notre box. En me découvrant dans la pénombre, ils s'étonnent:

- Ah ! T'es encore là, toi ? On te voyait plus et on croyait que t'étais parti avec les autres … ça nous a étonnés, parce que … on vient de croiser ta femme …

- Ben non, je suis pas parti.

- Ça va ? Tu t'amuses ?

- Ça va …

 

Ceux-là, ils doivent être aveugles et sourds ! En tout cas, je réalise que, s'ils ne me voyaient pas depuis la piste de danse, c'est que, de là-bas on ne voit pas ce qui se passe dans les boxes … sans doute à cause du contraste entre les puissantes lumières de la piste et l'obscurité des boxes…

 

Sur la piste, justement, Christine s'est remise à danser … et c'est toujours aussi … lascif, sa façon de danser ! Pourtant, son amant n'est plus là … elle n'a plus besoin de le chauffer. Je dois reconnaître qu'elle sait bouger son corps … elle est toujours aussi sensuelle et charnelle quand elle lève les bras et fait remonter le bas de sa robe au ras de ses fesses et de son abricot … D'ailleurs, je ne suis visiblement pas le seul à la trouver … bandante et allumeuse … plusieurs mecs commencent à lui tourner autour … il faut dire que sa tenue souligne parfaitement la sensualité de son comportement … ça pourrait bien commencer à frémir dans certains caleçons …

 

Elle, ça n'a pas l'air de la gêner du tout que des types … deux … non, trois types … lui tournent autour aussi ouvertement. Et des types visiblement bien plus jeunes qu'elle … vingt-cinq ans, trente ans à tout casser … Ils doivent avoir envie de se faire une MILF, les gamins ! Dans le fond, d'une certaine manière, ça flatte mon orgueil de mâle, que des jeunes aient envie de se taper ma femme. Elle aussi, ça lui plaît, et j'ai l'impression qu'elle en rajoute … elle les cherche, elle les charme, elle les enjôle … l'un après l'autre … Ils sont quatre, maintenant, à lui tourner autour … elle les frôle avec ses hanches, elle les effleure avec ses bras, ses épaules, ses mains … comme avec Patrick, tout à l'heure … elle aguiche littéralement ces types … une chatte entourée de matous … Et eux s'enhardissent … je vois des mains effleurer sa taille, ses hanches … merde, ils ne vont quand même pas la peloter ! 

 

Je suis submergé par une vague d'émotions contradictoires … le cœur qui s'emballe, le sang qui me bat dans les tempes … d'un côté, une sorte de malaise de voir ces types lui faire des avances … et surtout de la voir, elle, se comporter comme ça … et d'un autre côté, je … c'est ma femme qui … qui attire tous ces mecs comme … comme du miel attire des mouches … c'est ma femme si sexy … si sensuelle, ce soir … si désirable … je me sens … fier … fier et en même temps … oui, plutôt émoustillé par cette scène … Je ne sais pas quoi penser, je ne sais pas quoi faire … Réagir ? Mais comment …

 

- Bon, ben nous, on va y aller aussi, hein …

 

C'est la compagne de Jérôme qui me sort de mes réflexions. A son ton, je comprends que c'est précisément la scène à laquelle ils assistent qui les décide … ça y est, ils ont vu, ils ont compris et ils ne veulent pas voir ça ! "Machine", la femme de Jérôme (merde, comment elle s'appelait, celle-ci ?), se penche sur moi pour me faire la bise. Elle m'embrasse et me souffle:

- Tu ferais bien de récupérer ta femme et de faire comme nous, t'en aller …

- Je … j'attends la fin de cette séquence de musique et on y va …

 

Tandis qu'elle sort du box, Jérôme me serre la main et me souffle à 'oreille:

- Je pense que si vous restez, ta femme et toi, tu vas découvrir ce que c'est, le caudalisme …

 

à suivre ...

Par Solosexe - Publié dans : Récits pornographiques
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