- Bonjour madame

- Bonjour monsieur. Qu'est-ce qu'il lui fallait ?

- Euh, j'hésite …

- Un peu de rillettes ? J'ai des bonnes rillettes …

- Non, merci … je pensais plutôt à … quelque chose comme … vos saucisses, là … elles sont fumées ?

- Ça dépend … les Strasbourg,  les Francfort, c'est pas fumé …

- Trop petit …

- Vous avez la Montbéliard, aussi … ou alors la Morteau … ça, c'est fumé …

-  Mouais … ça ne me plaît pas trop … et ça là ... le cervelas …

- Ah ben, c'est pas pareil … Ça dépend ce qu'il veut en faire … Il sait ce qu'il veut en faire ?

- Ah ça, oui, je sais ce que je veux en faire …

- Alors … il a aussi le saucisson sec … ou à l'ail … mais ça, ça se mange froid …

- Ça, là … c'est du saucisson à l'ail ?

- Oui … j'en ai du nature … ou du fumé … c'est comme il préfère …

- Le nature … il a l'air bien … Je vais prendre du nature …

- Combien je lui en mets ?

- Un morceau …

- Il ne veut pas plutôt des rondelles ? Je lui fais des rondelles … Combien il en veut ?

- Non, non … surtout pas de rondelles … un morceau.

- Comme ça ?

- Plus …

- Comme ça ?

- Non, non, plus …

- Comme ça ?

- Encore … encore … 

- Ben, la moitié, alors … ça va lui faire beaucoup ...

- Oui, comme ça ... la moitié, ça me paraît bien …

- C'est pour plusieurs personnes, alors ...

- Non, non, c'est seulement pour moi ... ça ne sera pas trop, j'ai l'habitude ...

- Voilà … Il lui faudra autre chose ?

- Euh, non … je pense que ça fera l'affaire …

Dans ce dialogue, je n'ai pas précisé qui est qui ... mais vous aurez deviné.

Les petits saucissons, les cervelas, c'est très bien: leur consistance, leur aspect, leur calibre évoquent de vrais sexes masculins ...

Mais je dois reconnaître que j'ai toujours été attiré par ces gros saucissons qu'on nous vend généralement débités en rondelles: à une consistance à la fois ferme et souple, ils allient un calibre ... ouaaaaahhhh ! 

Alors, ses rondelles, elle pouvait se les garder !